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Chapitre 25 La maison de Dieu, Boek 2

Puissance de Satan et toute-puissance de Dieu

Discours de sabbat d'Hénoc

(4 février 1842)

1. Après ce discours, Hénoc fit un retour sur lui-même et trouva confirmé en lui ce qu'Abedam lui avait certifié.

2. Il réfléchit aux paroles concernant la mouche pondeuse et la pomme sans défaut, puis demanda à Abedam :

3. "Père très saint et plein d'amour, Satan peut-il également s'approcher de Ton sanctuaire comme la méchante mouche de la pomme parfaitement saine ?

4. Vois, vraiment, il me semble très étrange d'apprendre une telle chose dans le royaume de la Vie et de la lumière ; que peut bien faire ici l'esprit qui règne sur les ténèbres ?"

5. Abedam répliqua : "Hénoc, pourquoi te préoccupes-tu de cela, alors que Mon amour et Ma compassion sont bien plus grandes que tu ne pourras jamais le saisir ?

6. Puisque Mon amour et Ma compassion peuvent s'étendre même jusqu'à l'esprit des ténèbres sans fin, comment cela se fait-il que tu puisses Me poser une telle question ! Peux-tu te sentir lésé en quoi que ce soit en Ma présence si proche ?

7. Vois, le soleil qui luit sur votre monde est une grande lumière et dispense la majeure partie de ses rayons aux espaces lointains de l'infini ! Est-ce que la terre et les corps célestes avoisinants devraient se sentir lésés parce que leur dispensateur de lumière gaspille de la sorte sa clarté ? Et si c'était le cas, leur source de lumière ne pourrait-elle pas leur demander :

8. "Enfants, pourquoi vous préoccupez-vous de cela ? Avez-vous été désavantagés sur un plan quelconque ? Chacun de vous n'as-t-il pas reçu lumière et chaleur en abondance ?"

9. Vois, il en va de même pour Moi ! C'est pourquoi, ne te soucie pas de Mes grands chemins insondables, mais reste confiant sur les sentiers de Mon amour ; ne parle plus des grands royaumes des ténèbres, et tu pourras être tout à fait certain que le prince de la mort, qui jouit encore d'une puissance considérable, n'aura pas souvent à s'occuper de vous et à vous juger, toi et tes frères !

10. Toutefois, Je peux te dire que des éternités ne suffiraient pas si tu voulais scruter la grandeur de sa puissance ; néanmoins, il est un esprit limité qui fut créé, et là où sa puissance prend fin à jamais, commence seulement la Mienne, qui est infinie.

11. C’est pourquoi, ne te fais aucun souci : car si tu es entre Mes mains, ton souffle le plus léger est déjà plus influent que toute la force, la puissance et la violence de Satan !

12. Il est semblable à un lion affamé et rugissant qui n'a rien à se mettre sous la dent. Malheur à l'animal qui tombe entre ses griffes ou que ses narines délicates ont flairé quelque part. Je te le dis, même le grand mammouth ne sortirait pas victorieux de ce combat !

13. Mais si le lion affamé rugit dans sa colère, il ne remarque pas toutes les mouches qui bourdonnent autour de ses oreilles.

14. Vois, c'est là que se trouve la grande force du tout-petit : une seule mouche peut devenir importune à un troupeau entier de lions, alors que tous ces fauves seront absolument inoffensifs à la mouche.

15. Et tu es déjà devenu toi-même depuis longtemps une mouche de l'humilité ; pour cette raison, ne t'occupe plus du lion, puisqu'il n'est plus dangereux pour toi, et reprends sans inquiétude tes pieuses occupations !"

16. Hénoc remercia chaleureusement le grand Abedam de l'avoir délivré de son angoisse et réconforté de la sorte ; puis il se mit à parler sans ambages : "Amen ! Que Ta sainte volonté soit faite.

17. Ecoutez donc, vous tous, pères, frères et enfants qui êtes capables de saisir la parole de Dieu !

18. Nous sommes ici rassemblés au milieu du jour du Seigneur en présence du Très-haut, notre Père des plus saint et plein d'amour, Lequel est Dieu le Tout-puissant, le Créateur des cieux et de la terre.

19. Que pouvons-nous bien faire pour apprécier dignement cette grâce infinie qu'aucun d'entre nous ne mérite, du moins si l'on considère notre état d'esprit ?

20. Si nous nous rendons mutuellement service, celui qui a bénéficié de ce service peut en rendre un à son tour.

21. Si quelqu'un m'a conduit pendant une centaine de pas, je le mène deux cents pas plus loin : je lui accorde cent pas pour le chemin qu'il a fait avec moi, et les autres cent parce qu'il m'a conduit : alors, nous sommes quittes, et personne n'est redevable envers son frère de plus de trois fois le service rendu. Il ne tient qu'à lui s'il veut en faire davantage ; mais alors son frère est devenu son débiteur.

22. A celui qui m'a donné un morceau de pain, je lui rends trois morceaux : un morceau pour le morceau, un autre pour sa bonne volonté et un troisième pour la peine qu'il s'est donnée ; dites-le moi : peut-il en demander davantage ?

23. Oui, comme je viens de le dire, il est facile de rendre mille fois - si cela était nécessaire - et non seulement deux ou trois fois un service rendu par un frère ou un bienfait qu'il nous a accordé ; et même si quelqu'un m'avait sauvé la vie en m'arrachant d'une paroi rocheuse qui aurait commencé à s'ébranler et se serait effondrée quelques instants plus tard sur ma tête, m'écrasant sous ses débris, je pourrais encore mourir pour lui, - ou bien être aux petits soins pour sa personne ma vie durant !

24. Mais que pouvons-nous bien faire ici ? Comment pouvons-nous montrer notre reconnaissance à notre Père, notre Créateur, à Lui, le saint Donateur de tous les bienfaits ? A Lui qui nous a fait don de nous-mêmes, de cette magnifique et grande terre devenue nôtre pour le temps qui nous est compté, du soleil, cette clarté merveilleuse et salutaire, des étoiles et de la lune, innombrables lumières éclairant nos nuits ? Qui pourrait bien compter tous les trésors dont Il nous fit présent ?!

25. Comme s'il n'en était pas assez de tous ces bienfaits, Il est venu maintenant en Personne auprès de nous, afin de nous enrichir des trésors infinis de la Vie éternelle !

26. Il nous a comblés de Son amour, de Sa compassion et de Sa grâce, de Sa Parole vivante, et plus encore, de Ses promesses inexprimables !

27. Ecoutez, écoutez, vous tous, pères et enfants ! Que pouvons-nous donner à notre grand Bienfaiteur que nous n'ayons auparavant reçu de Lui au centuple ?

28. O pères, frères et enfants, c'est là véritablement une question des plus importantes, car elle porte en elle une signification qui n'a pas de limites ; et si l'on veut y donner suite, l'éternité tout entière ne devrait pas suffire pour répondre à la plus infime partie de cette question de toutes les questions.

29. Si quelqu'un demandait : "Combien de grains de sable la terre contient-elle, et combien de gouttes de rosée renferme la mer immense, presque infinie, et finalement combien d'étoiles incandescentes se consument dans le vaste infini ?", voyez, ces questions, malgré toute leur envergure, pourraient être déjà tranchées par un chérubin à l'esprit quelque peu profond ! Oui, il pourrait très probablement compter les grains de sable de notre monde d'une façon qui nous couperait le souffle, et il serait capable de nous parler des gouttes de rosée contenues dans la mer d'une manière si inouïe que nous nous mettrions à crier : "Epargne-nous ta réponse ! Car nous avons suffisamment à faire en nous concentrant sur une seule gouttelette !"

30. D'autre part, il ne manquerait probablement pas de mentionner le nombre de soleils qui se trouvent dans les univers, nombre qui ferait trembler la terre tout entière, comme si notre très saint Abedam - même à voix basse - lui annonçait : "Ecoute, infidèle ! Demain, Je vais te laver dans le feu de Ma colère !"

31. O pères, frères et enfants, ces réponses seraient lourdes à porter, oui, elles seraient même d'une grandeur accablante, mais pas impossibles à obtenir, bien qu'elles resteraient pour nous, vers de la poussière, tout à fait inconcevables !

32. Par contre, jugez vous-mêmes si l'archange le plus élevé et le plus sage oserait se risquer à donner une réponse valable devant Dieu à la question d'importance primordiale qui se tient à la base de ce discours !

33. Voyez, c'est là le motif sublime - oui, il est vraiment contenu dans cette question, - pour lequel l'éternité et l'infini tout entiers gardent un silence continu dans la plus grande vénération !

34. Oui, ici, l'ange admirable et du plus haut rang doit se taire et se laisser tomber devant Celui qui le créa pour la Vie éternelle ; car il ne lui reste également rien d'autre à faire que d'aimer et d'adorer ce Père des plus saint, Lequel l'aimait déjà depuis des éternités, avant qu'il ne soit une entité.

35. Et tous les soleils avec leurs habitants aux formes colossales et incandescentes qui n'ont encore jamais été comptés par un esprit angélique créé, que font-ils, que peuvent-ils bien faire ? - Ecoutez : ils ne peuvent absolument rien faire d'autre que ce que l'archange le plus puissant fait lui-même : dans un silence sublime et plein de vénération, ils accomplissent la sainte volonté du Père très haut et plein de bonté : et c'est là tout ce qu'ils peuvent faire. - Chaque soleil chante encore Ses louanges aux créations infiniment lointaines, et celles-ci témoignent à leur tour en silence par l'ampleur de leurs rayons qu'il n'y a qu'un seul Dieu, et que ce Dieu est en même temps un Père plein de sainteté et d'amour qui les créa pour l'amour, pour aimer également les espaces obscurs illimités et les animer de l'amour du Père.

36. O pères, frères et enfants, croyez-moi, la terre entière est remplie de l'amour du Père très saint ; si ce n'était pas le cas, en vérité, nous n'aurions rien où poser nos pieds, et l'effroyable abîme des espaces sans fin aurait depuis longtemps englouti nos corps.

37. Voyez la terre pleine d'amour, voyez les soleils donneurs du puissant amour du Très-haut qui portent leurs terres en de vastes cercles comme notre monde le fait de nous et de son premier nourrisson, la lune, laquelle éclaire nos nuits et nous enseigne aimablement à mesurer le temps !

38. Que signifie la vivifiante chaleur du soleil, sinon l'amour ? Oui, l'amour du Père très saint habite en lui ! Et sa lumière, sa merveilleuse lumière ? Que peut-elle être d'autre que l'éclat sublime des flammes de l'amour sacré du Père plein de bonté et de sainteté ?

39. O pères, frères et enfants, contemplez, oui contemplez seulement un tant soit peu la grande création qui nous entoure : partout on n'y rencontre que l'amour ! Oui, je l'affirme en m'appuyant sur la base de toute Vie : tout ce que vos yeux peuvent distinguer - que ce soit grand ou petit, proche ou éloigné -, tout déborde à en éclater de l'amour du Père très saint.

40. Tout ce qui existe Le loue, L'aime, L'adore inlassablement et ne demande jamais comme nous le faisons : "Que faut-il faire ? Où commencent et finissent les louanges du Père très saint ?" ; mais dans le silence de leur ravissement, toutes les formes de vie accomplissent la volonté du Très-haut ; et même les vastes espaces des mondes lointains témoignent encore abondamment de la douce activité merveilleusement silencieuse d'un soleil plein d'amour et de vénération muette !

41. Seuls nous autres enfants, - écoutez ! - oui, seulement nous, les enfants de ce Père très saint, Ses enfants vivants, sommes encore capables de demander face à ce Père qui Se trouve en Personne devant nous : "Que devrions-nous faire?" Une question à laquelle aucun ange ne répondra jamais.

42. Et pourtant, alors que nous sommes entourés par les miracles de l'amour qui éclatent presque à force de délices, nous parvenons à nous demander : "Que pourrions-nous faire ?"

43. Rien ! Nous ne pouvons rien faire d'autre que de L'aimer de toutes les forces qu'Il nous a données et prendre plaisir avec reconnaissance à chaque don de Son amour éternel !

(7 février 1842)

44. Par conséquent, très chers pères, frères et enfants, - vu qu'il nous est totalement impossible de répondre à toutes ces questions et que nos pensées les plus audacieuses sont bien trop misérables en face de la grandeur de notre faute vis-à-vis de notre Père très saint -, il ne nous reste rien d'autre à faire que d'ouvrir le plus possible nos cœurs à l'amour de ce Père si bon, si aimant et des plus saint ; et lorsque notre amour aura atteint son point culminant, de tomber à terre dans la poussière de notre entière nullité, de nous humilier devant Lui jusqu'au dernier atome*( A remarquer que ce mot fut déjà utilisé en 1842 par Lorber ! (NdT).) de notre être et, dans cet état de totale contrition, de L'adorer, langue muette, empreints de l'esprit du pur amour et de la vérité qui en découle.

45. Ce ne sont pas les holocaustes, le sang des animaux ou la fumée des céréales brûlées qui sont agréables à notre Père très saint, mais uniquement le pur sacrifice de nos cœurs en esprit et en vérité.

46. C'est pourquoi nous voulons Lui élever, là où cela Lui est le plus agréable, non pas des autels de sacrifice qui sont choses mortes, mais des autels vivants où la pure flamme de notre amour ne s'éteindra jamais, comme celle qui brûle dans la nouvelle hutte de la merveilleuse Purista ; et cette flamme deviendra de plus en plus puissante, pour l'unique gloire de Celui qui, dans Sa grande sainteté, Se trouve parmi nous !

47. Que chacun agisse selon ses forces et ses aptitudes ; car, aussi bien qu'il n'existe pas de fleurs d'une seule et même sorte, et que leurs espèces se multiplient à l'infini, ce qui fait que même le dernier habitant de la terre ne les aura pas connues toutes, les choses sont pareilles pour l'herbe, les arbres, les animaux et les étoiles du ciel ; et selon l'ordre plein de sagesse de Jéhova, notre Père très saint, il existe également en chaque être humain différents degrés de forces spirituelles tournées vers le bien et d'une multiplicité incroyable, ainsi que différentes capacités de l'âme.

48. Si quelqu'un possède un cœur plein de force, qu'il soit également fort en amour, afin que toutes ses autres forces soient raffermies pour l'obtention de la Vie !

49. Que celui qui bénéficie de grandes visions dirige le centre de sa vue spirituelle vers son cœur, afin que son offrande puisse saisir la flamme vivante en lui, qu'il prenne feu et que son esprit se fortifie dans l'amour véritable qu'il porte à Dieu, notre Père plein d'amour et de sainteté, qui Se trouve parmi nous et que chacun peut contempler !

50. Celui qui jouit d'une ouïe parfaite peut la guider vers les oreilles de son cœur, afin que tous les sons entendus s'y réunissent en un véritable chant de louanges agréable à Dieu, devant l'autel vivant de l'amour et de l'authentique Vie qu'Il nous prodigue et qui s'écoule en nous !

51. Qui est capable de concevoir des pensées pleines de puissance fera bien de les ramener toutes dans son cœur ; oui, qu'il les introduise dans ses profondeurs, là où est érigé le vivant autel de sacrifice du pur amour, et les dépose sur cette table sacrée pour les allumer toutes avec la flamme peut-être un peu faible de son amour, afin de la ranimer et de la faire devenir plus agréable à Dieu, ce qui le rendra en même temps plus vivant de toutes parts !

52. Si quelqu'un est à même de ressentir profondément les choses, qu'il dirige lui aussi cette abondante source d'huile précieuse vers l'autel du pur amour de son cœur, afin que la flamme qui y brûle soit constamment nourrie pour la juste glorification du grand et saint nom de Jéhova en nous !

53. Que celui qui est doué en perceptions de toutes sortes sache que celles-ci sont le bois frais que ceux qui ont faim et soif de nourriture vivante doivent apporter dans la demeure de Purista en tant qu'offrande de sacrifice.

54. Qu'il dépose en abondance de ce bois sur l'autel du sanctuaire vivant en lui pour nourrir la flamme et la rendre de plus en plus puissante, en éloge de Celui à qui il fut agréable de Se construire une demeure sainte et porteuse de Vie en nos cœurs !

55. Qui possède en lui un ardent amour envers son prochain pourra conduire ses frères et sœurs dans la sainte maison du Seigneur et les pourvoir abondamment de nourriture vivante ! En vérité, c'est là le chant de louanges le plus agréable à notre Père très saint et plein d'amour, lorsque de nombreux frères et sœurs peuvent se réchauffer à la sainte flamme du pur amour qui brûle en nous et bénéficier avec joie et reconnaissance de la cuisine hospitalière de la merveilleuse Purista !

56. O pères, frères et enfants ! En vérité, en vérité, en vérité, nous ne pouvons rien faire de plus grand ni de plus agréable à Dieu que d'accueillir nos pauvres frères et sœurs, même s'ils viennent des profondeurs, avec joie et générosité, leur offrant le contenu de la plus grande marmite, et en les rassasiant ou en les désaltérant avant nous !

57. Je dis bien : avant nous ! Car sinon, le grand et saint Hôte, qui a placé dans nos cœurs la cuisine sacrée de Purista, ne nous réjouira pas souvent de Sa présence en prenant le repas de l'amour avec nous et nous accordera difficilement la bénédiction de la Vie éternelle !

(8 février 1842)

58. Pères, frères et enfants ! Si l'un d'entre nous se sent fort dans n'importe quel domaine, qu'il sache que toute force est un don que nous accorde la grâce de notre Père très saint !

59. Que faudrait-il penser d'un être qui est avantagé d'une force quelconque et l'utilise comme si elle provenait de lui ?

60. Je vous le dis : ce serait là l'amour de soi-même le plus outré qui puisse exister !

61. Car si quelqu'un voulait s'approprier l'œuvre de son frère, il ferait certainement preuve d'un amour exagéré de lui-même ; mais il n'aurait affaire qu'à un frère et se conduirait comme un vilain voleur à son égard.

62. Toutefois, s'il s'agit d'un don accordé par Jéhova, il a affaire à Dieu, qui est notre Père très saint et plein d'amour, le seul Détenteur de toutes choses, de toute force et de toute puissance !

63. Voyez, écoutez et comprenez-le bien : un homme qui s'aime lui-même de la sorte est un voleur vis-à-vis de Dieu, - ce qui pousse l'amour de soi à son extrême limite !

64. En vérité, en pareil cas, l'être humain cesse d'être un enfant du Père très saint et se livre lui-même au jugement ; il n'est plus qu'une créature, et s'il ne s'améliore pas, il devient même un enfant du Serpent, un enfant de la mort, et également de la colère, un enfant de l'enfer, lequel est un tombeau perpétuel plein de malédiction, de damnation et du feu du courroux éternel envers l'infamie !

65. C'est pourquoi - comme je vous l'ai dit, chers pères, frères et enfants, - si l'un de vous remarque une force dominante en lui, qu'il ne la considère pas comme sa propriété, mais en tant que présent constamment renouvelé venant de notre Père très saint ; qu'il se rende aussitôt dans la hutte de Purista qui se trouve dans son cœur, dépose son don sacré sur l'autel de son propre sanctuaire, pourvoie ce foyer saint du bois frais de la véritable humilité pour attiser le feu devenu peut-être sans éclat du pur amour afin qu'il s'élève à nouveau en flammes claires et se saisisse de l'offrande pour la consumer à la gloire et à la grandeur du saint Donateur qui se nomme Jéhova, le Dieu éternel, infini, de toute sainteté, le tout-puissant, notre Père très saint, rempli du plus grand amour, de miséricorde et de compassion !

66. Car à Lui seul appartiennent amour, louanges et gloire, ainsi que toute notre adoration.

67. Mais comment est constitué l'amour authentique et pur que nous pouvons ressentir envers Dieu ? Il naît de l'union de notre vie tout entière avec la Vie de toute vie qui se trouve en Dieu, d'où découle tout ce qui est vivant et ce qui existe !

68. "N'aimer que Dieu" ne signifie rien d'autre que de commencer à vivre une nouvelle vie immortelle, qui s'obtient en déposant toutes nos forces en tant que dons du Père très saint sur l'autel de notre propre hutte où se préparent les repas de l'esprit et que Dieu a érigée en nous, puis de soutenir la sainte flamme avec le bois frais de notre humilité, afin qu'elle devienne un brasier qui saisit toutes nos forces offertes en sacrifice, les consume et détruit en nous ce qui appartenait au monde.

69. Mais de cet anéantissement naîtra une nouvelle vie, oui, une vie en Dieu, notre Père très saint et plein d'amour !

70. Il est donc ici question de la plus grande marmite que le Seigneur a ordonné de tenir prête dans la hutte sacrée de la très belle Purista. Lorsque les fruits qu'elle y a placés auront été cuits à point, l'Hôte sublime viendra partager ce nouveau repas avec Ses enfants réunis autour de la table sacrée, un repas d'amour, de grâce et de compassion, oui, un repas qui apporte la Vie éternelle !

71. Voyez : si nous agissons ainsi, nous rendons alors de légitimes louanges, de justes honneurs et une authentique gloire au Seigneur, et Lui apportons la véritable adoration dans notre anéantissement qui a eu lieu dans le feu sacré du pur amour qui se trouve en nous, parce que nous nous sommes complètement abaissés devant Dieu dans la poussière de notre nullité ; et, au moyen du feu de l'amour qui nous consume sur le nouvel autel du sacrifice dressé dans nos cœurs, nous nous sommes unifiés avec notre Père plein d'amour et de sainteté !

72. En vérité, en vérité, chers pères, frères et enfants, si quelqu'un ne veut pas se sacrifier lui-même entièrement sur cet autel de la hutte de Purista qui nous est maintenant bien connu et se trouve en nous, s'il ne veut pas se laisser consumer pour devenir poussière, fumée et cendres, - oui, s'il se refuse à subir cette véritable épreuve de feu, il ne pourra se débarrasser de la mort qu'il porte en lui et n'obtiendra jamais une Ghéméla en récompense de la Vie éternelle !

73. Que celui qui est vivant, qui respire et ressent en lui les bienfaits de l'inexprimable douceur de la vie, réfléchisse bien que cette vie terrestre n'est qu'une épreuve et un don venant entièrement de notre Père très saint.

74. Celui qui voudra la posséder la perdra ; mais celui qui la rendra au grand Donateur de la façon qui a été maintenant suffisamment décrite en se sacrifiant lui-même, la gardera entièrement à tout jamais, oui, éternellement, en Dieu notre Père à tous, qui est des plus saint et plein d'amour !

75. Nous savons maintenant comment chacun de nous doit se comporter vis-à-vis de Dieu ; mais nous ne voulons pas nous contenter de ce que nous avons entendu : nous voulons aussi le rendre perceptible par des mots à notre cœur, afin que ceux-ci se transmettent à notre sang et à tous nos organes pour devenir un acte vivant ; mais si quelqu'un a entendu la parole authentique de Vie de Dieu Lui-même, lui montrant le chemin à suivre le plus court et le plus sûr, et qu'il ne s'y engage pas aussitôt corps et âme, alors celui-là est un insensé, un paresseux de la pire espèce et un âne des plus stupides ; car déjà la force même contenue dans les paroles de Vie qu'il a perçues lui a donné une nouvelle énergie et l'a éveillé pour le moins à moitié à la Vie ; et il lui serait ainsi cent fois plus facile d'arriver au but par sa propre volonté en toute liberté.

76. Par conséquent, ne vous contentez pas d'avoir entendu toutes ces choses ; mettez-les en pratique et gravez profondément ces paroles en vos cœurs ; de cette manière, vous deviendrez des sages véritables selon les préceptes de Jéhova, qui préfère une maison vivante constituée par un millier de cèdres élancés disposés en cercle, plutôt qu'une demeure morte faite de sapins qui furent abattus, lesquels sont bien enfoncés dans la terre, mais vu qu'ils sont morts, pourrissent bientôt ; et lorsque survient la tempête, ces maisons sans vie s'effondrent aussitôt, tuant leurs habitants.

77. La maison faite de cèdres vivants est sûre, et on y trouve toujours une protection certaine.

78. Mais lorsque nous plaçons la semence dans la terre afin d'obtenir le plus vite possible une demeure vivante, c'est-à-dire dans le cercle que nous avons prévu pour construire notre nouvelle maison, ne faut-il pas nous armer de patience, malgré notre ardent désir de voir terminée devant nos yeux cette maison vivante, et habiter entre-temps paisiblement dans notre hutte faite de bois mort jusqu'à ce que l'habitation vivante que nous avons souhaitée se dresse devant nos yeux, solide et entièrement achevée, nous permettant de l'habiter ? Et une fois que nous l'avons occupée, combien grande est notre joie d'avoir obtenu une demeure vivante, pouvant nous protéger efficacement devant chaque tempête !

79. Mais combien de fois pendant de nombreuses années ne faut-il pas faire le tour du cercle composé de ces jeunes arbres, arrosant chacun d'eux avec soin, afin qu'ils puissent s'élever au plus vite bien haut, permettant alors de commencer à les entrelacer avec les branches odorantes du myrte, du laurier et du palmier balsamique et de boucher les interstices avec des plantes venant des hauts pâturages où paissent les moutons, puis de tendre un toit bien tressé de chaume indestructible mêlé à de la mousse parfumée, depuis l'arbre du milieu jusqu'à ceux des parois latérales !

80. Voyez : c'est ainsi que l'on agit véritablement avec sagesse ! Efforçons-nous donc de reporter cette sagesse sur notre façon d'être !

81. La semence la plus parfaite a été répandue en abondance, et nous possédons de l'eau vive en grande quantité. Le sublime, le saint et tout-puissant Architecte qui créa toutes choses réside en Personne au milieu de nous. Nous avons tous été éveillés à la Vie et nous trouvons au milieu du jour le plus lumineux. Les pâturages font descendre jusqu'à nous les merveilleux effluves des herbes odorantes et riches. La paille dorée du chaume est à notre disposition en grande quantité.

82. Nous sommes si près de devenir propriétaires de maisons vivantes en esprit ; oh voyez, voyez comme il en faudrait peu pour atteindre ce but !

83. Si nous nous emparons tous activement et sans tarder de la parole sainte et vivante qui renferme la Vie, la force et la puissance provenant directement de Dieu Lui-même, la récompense d'un Lémec, c'est-à-dire une céleste Ghéméla, ou l'amour du Père très saint empreint d'une douceur et d'une tendresse qui dépassent tout entendement ne peuvent nous échapper ! Oui, cet amour est déjà près de nous ; il ne nous faut que le saisir vivement, et nous pourrons atteindre le but que notre Père très saint nous a Lui-même fixé dans Sa bonté et Son amour infinis ! Un but magnifique, oui, des plus magnifiques : celui de la Vie éternelle dans toute sa perfection !

84. En vérité, si ce but ne mérite pas tous nos efforts, - de toute façon peu considérables -, alors, malgré toute la force divine et la puissance merveilleuse qui m'habitent, je pense qu'il vaut mieux que toute la création retourne à son néant originel, et nous autres enfants avec elle !

85. Je vais vous faire un serment, oui, je vais vous faire une grande attestation en présence de Jéhova qui vous est visible à tous maintenant et qui a toujours été, est, et sera à jamais mon puissant et constant témoin ; et comme je l'ai fait pour chaque mot que j'ai prononcé jusqu'ici, je vous parle en Son nom :

86. "En vérité, en vérité, en vérité, - la création matérielle tout entière est oppressée à mort par les graves conséquences d'une ancienne chute qui se produisit à deux reprises ! Le monde dans sa totalité est souillé par le péché ; la mort s'est transmise par hérédité sur nous tous, d'une part en esprit, et de l'autre dans la chair.

87. Si Dieu, en vertu de Sa très grande sainteté, ne peut nous redonner notre vie charnelle, Il a eu toutefois pitié de notre esprit dans Son amour illimité. Il nous a acceptés à nouveau en tant qu'enfants de Sa grâce, de Sa compassion et de Son amour, afin de nous permettre d'avoir part à la Vie éternelle.

88. Pères, frères et enfants, devant nous se trouvent maintenant la Vie et le chemin qui mène à Dieu : l'amour, qui conduit à la Vie, l'humilité, qui est le chemin ! Saisissons-les courageusement, agissons en conséquence, et nous n'aurons pas à souffrir de la mort, alors que nous sommes si près du Créateur et de la source de toute Vie ; au contraire, nous obtiendrons la Vie éternelle même, laquelle est venue jusqu'à nous et restera certainement et à tout jamais auprès de nous et en nous. Amen, amen, amen."

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